Photo de Tarutoa
Kevin « du 06 » (pour le numéro de l’arrondissement de Lyon où il habite) avait le moral au plus bas depuis le début du confinement. De joggings en courses de PQ, son confinement lui pesait énormément.
« Je me sentais impuissant au quotidien. Dans la vie, je ne savais pas trop quoi faire si ce n’était gagner plein d’argent donc je suis consultant junior en informatique. Je sais bien faire des trucs comme commander sur Amazon, slider pendant des heures sur Insta, binge-watcher Netflix ou comparer des forfaits de téléphones, mais je n’avais jamais réussi à exprimer mon véritable amour et mon attention à quelqu’un sur les réseaux. Quant à faire une action solidaire envers les personnes qui travaillent, je ne sais même pas clouer un truc sans me faire mal, alors coudre un masque, je finirais aux urgences ! »
Kevin, habitant de l’avenue Foch depuis 15 ans.
Kevin avait le confinement triste, il sentait bien qu’il devait y avoir quelque chose de satisfaisant à aider son prochain, à montrer sa solidarité par des actes. Il avait bien signé pas mal de pétitions pourtant, mais rien qui n’ait un effet immédiat sur autrui, il le sentait bien…
Fort heureusement, le 30 avril, Facebook décida de mettre un nouvel icône « solidaire ».
« Ca a été la révolution. Du jour au lendemain, j’ai enfin pu montrer à tout le monde combien je me sentais solidaire avec tous ceux qui souffrent. Ce smiley m’a fait découvrir l’empathie, je crois, alors qu’avant, je ne savais même pas ce que ce mot voulait dire. Du coup, je l’utilise de partout ! Sur les vidéos des soignants, sur les statuts des gens qui souffrent de la solitude, j’en distribue tellement de partout que j’ai mal au doigt ! C’est bien simple, depuis que j’ai découvert l’empathie numérique, je me sens un héros, comme les soignants ! Je peux enfin agir pour aider mon prochain. Allez, faut que j’y retourne, car je viens d’être accepté sur le groupe « Vidéos de chatons » et je compte bien en mettre encore de partout pour sauver le monde, à ma façon. Merci Facebook, merci du fond du coeur, ou plutôt «

Manéo Tinquen aime sa ville de Lyon depuis qu’il y a posé ses valises, à sa naissance.
Il a vu sa ville passer du statut de vieille bourgeoise guindée à néo-hypster-twee et ne sait pas vraiment si la direction est la bonne.
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